Le Fort de Queuleu à Metz

Classé parmi les sites protégés depuis les années 70, le fort de Queuleu a été construit entre 1868 et 1870. Cette bâtisse fut édifiée pour défendre Metz. Centre d’internement nazi durant la Seconde Guerre mondiale, il est un lieu historique ayant une valeur mémoriale unique. Le fort mesure 125 ha à sa construction et s’étend actuellement sur 47 ha. Voici une description détaillée de ce fort de Metz.

Les raisons de la construction du fort

Localisé au sud-est de la ville de Metz, le fort de Queuleu a été construit dans l’optique d’avoir un « fort détaché ». Cette idéologie de construction fut inspirée par le lieutenant-colonel de génie Raymond Adolphe Séré de Rivières. En effet, il a été érigé dans le but de créer une enceinte discontinue entourant la ville. Ainsi, composée de bâtisses, la ville est moins exposée aux attaques de canon.

Ce fort s’étend sur le contrefort qui se trouve entre le ruisseau de la Cheneau et la vallée de la Seille. De plus, son bord droit entoure la vallée et s’étend jusqu’à Augny. Son bord gauche couvre le plateau Borny jusqu’à Colombey. Cependant, le sud du fort protège les hauteurs Haute-Bevoie et Mercy-lès-Metz qui s’étendent sur la ligne des chemins de fer de Strasbourg.

Les caractéristiques du fort

Plus vastes forts de la première ceinture de Metz, le fort Queuleu a un front qui mesure 800 m. Sa profondeur est de 450 m. Ayant une architecture inspirée des enceintes Vauban et Cormontaigne, sa façade côté ville mesure 700 m de long. Il est constitué de quatre fronts qui ont 350 m de long chacun. Chaque flanc du fort est étiré par une batterie annexe. Cette caserne comprend deux étages de casemates ayant des salles arrondies. Le fort de Queuleu possède 122 pièces d’artillerie de calibres différents et plus de 2000 hommes composent sa garnison.

L’architecture défensive de ce fort se présente comme suit :

• une enceinte bastionnée composée de cinq bastions ;
• un cavalier central qui défend en première ligne le fort contre les assauts ;
• un fossé de gorge qui protège les pièces de la zone sensible du fort ;
• les coffres qui servent d’issue de secours.

Enfin, la construction de ce fort a été achevée sous l’égide de l’empire allemand.

Les évènements historiques du fort

Plusieurs moments historiques ont marqué l’histoire de ce fort.

Fort Queuleu modifié durant la guerre franco-prussienne

Pendant la bataille de Borny, le fort Queuleu a connu son baptême de feu en août 1870. Occupé par les Français dès le 20 août 1870, ce fort fut conquis le 28 octobre de la même année par les Allemands. Rebaptisé Feste Goeben, il a été modernisé et renforcé par des constructeurs allemands. Il a été pendant cette période le siège du Reich allemand.

Annexion à l’Allemagne

De 1899 à 1914, les Allemands ont construit une seconde ligne de fortification qui s’étend sur près de 10 km du centre-ville. Les travaux conduisent à la perte de l’intérêt stratégique de ce fort. Néanmoins, cela n’a pas empêché la bâtisse de demeurer un lieu de campement.

Lieu carcéral durant la Première Guerre

Servant de camps allemands de prisonnier français de 1914-1918, ce fort fut aménagé pour servir de réseau complexe de tranchée. Durant cette période, les alliés bombardent et prennent des clichés du fort. Dès 1918, des soldats de nationalité allemande, russe et italienne y séjournent.

Fort récupéré par la France

Désarmé par l’armée française en 1919, le fort Queuleu servit de base au 18e régiment des tirailleurs algériens. Plusieurs travaux d’aménagement ont été effectués. En effet, cet édifice fut réaménagé pour le stockage des munitions. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, ce fort fut occupé par le 13e régiment de tirailleurs algérien.

Autres évènements

Entre 1940 et 1944, le fort fut annexé par les Allemands durant la Deuxième Guerre. Il fut libéré en septembre 1944 et servit de centres de séjour surveillé par l’administration française de 1944 à 1946. Cet édifice devint successivement un camp de prisonniers allemand et un camp de travailleur d’Indochine de 1946 à 1950.